samedi 25 mai 2013

Partie 3 de mon éveil à la lecture...



De mon éveil à la lecture jusqu'à l'écriture de Martinou et Pirouly

Une passion pour ma bande et le Club des Cinq (partie 3)

A sept ans, je fis LA découverte du "Club des Cinq" d'Enid Blyton (auteur aussi de Oui-Oui). Le premier que j'eus en main fut "le Club des Cinq aux sports d'hiver", très dépaysant pour un enfant du plateau Picard qui n'a jamais vu la montagne. Et l'aventure était au rendez-vous ! 
Il se trouve que le phénomène d'identification fonctionne à plein régime puisque, à cette époque, ma cousine Martine grandissant et ayant d'autres intérêts que l'éducation d'un petit cousin pas toujours facile, je me fais ma propre bande de quatre copains et copines.
Je découvre donc assez jeune la griserie de la vie de groupe et des nouveaux horizons où l'aventure est au bout du chemin.
Mes amis d'enfance et voisins, Stève et Myriam, forment avec moi un trio les premières années, puis mon autre cousine Marie-Christine et son frère  Bouboule,  nous rejoignent peu de temps après,  et enfin Poucy / Francine au cours des années d'adolescence, vient compléter le noyau dur de la bande. 

Avec eux, mon terrain de jeu s'élargit. La campagne est à nous!
Je dois dire qu'à l'époque, les faits divers sont loin d'être aussi inquiétants qu'aujourd'hui, et nos parents, sans être permissifs, nous laissent nous aventurer sans craintes excessives.
Mon père, ayant lui-même grandi au contact de la nature, sait à quel point le physique et le caractère des enfants se développent dans ces conditions.
Et, en effet, à courir à travers champs et à travers bois, explorant la moindre grange abandonnée, construisant des cabanes avec des branchages, dressant des ponts de fortune au-dessus des rivières, explorant à vélo les limites de notre contrée, bras, cuisses et mollets s'affermissent en même temps que le caractère se forge. L'autonomie se développe, elle aussi, naturellement. 

Comme "le Club des Cinq", nous cherchons un quartier général qui nous servira de point de ralliement ou d'abris pour les jours de pluie. Ce sera "les pépites" un vieux hangar à grenier dans lequel des montagnes de coques de blé sont stockées, un peu comme les pièces d'or dans le coffre-fort de Picsou.
J'y développerais très certainement mon problème d'allergie à la poussière...
Qu'il pleuve, qu'il vente , qu'il neige, nous nous retrouvions invariablement aux "pépites" et, de là, explorions la région sur un rayon allant jusqu'à vingt kilomètres les jours de beau temps. 
Randonnées, vélo, jeux de pistes, cross, chasse aux escargots, cueillette de fleurs ou de noisettes selon la saison... Nous étions partout.
Il nous est arrivé plus d'une fois de ne pas être au bon endroit au bon moment, explorant des endroits interdits, surprenant des secrets inavouables, ce qui n'attire pas toujours la sympathie de certaines personnes.
Nous eûmes quelques belles frayeurs:
nous fûmes poursuivis par des bûcherons dont nous avions un peu trop approchés les affaires personnelles, par des agriculteurs qui nous débusquaient des hangars à paille, par un taureau, et une autre fois un bouc, qui n'appréciaient pas de nous voir sur leur pâturage, Marie-Christine échappa à la foudre, Bouboule faillit se noyer en s'ouvrant le pied sur un fil barbelé enfoui dans le lit d'une rivière, sans compter une fièvre délirante qui me saisit alors que nous étions à deux kilomètres du village avec pour seul accès un chemin impraticable pour les secours, ou encore un peuplier qui, en s'écroulant, tomba un jour de tempête à cinquante centimètres de Myriam, sans compter les situations extrêmes dans lesquelles Stève avait plaisir à se mettre...
Des frayeurs, mais des souvenirs forts. L'apprentissage  de la vie a commencé là pour chacun de nous.
Je ne jurerais pas que nous ne cherchions pas un peu les ennuis. Il fallait qu'il nous arrive quelque chose à raconter à la rentrée, nous qui étions parmi les enfants sans accès aux grands départs en vacances. Nous devions créer le dépaysement.        
Je me souviens que nous avions même tenté de baptiser notre groupe, mais ce fut le statu quo quant à la dénomination finale et nous restâmes sans nom.
On comprend quelle influence mes lectures pouvaient avoir sur l'organisation de nos vacances... A moins que ce ne soit le contraire ? 

 Un dimanche que nous n'avions pu nous voir car j'étais de corvée de déjeuner familial, Myriam a déposé à la poignée de ma porte de garage un sac plein de livres du Club des Cinq ("Le Club des Cinq en embuscade", "Le Club des Cinq et les saltimbanques", "Enlèvement au Club des Cinq") et grâce à elle, j'ai découvert le style aventure policière.
Comme pour Oui-Oui, je fus pris d'une frénésie de lecture pour ces aventures. Je "tannais" ma mère à chaque fois que nous passions au rayon librairie du Prisunic pour avoir un nouveau tome des famous five. Là aussi je fis une petite entorse à la règle en lisant "Le clan des sept", pour varier un peu, comme disait maman. Mais je n'adhérai pas totalement.




2 commentaires:

  1. et ben, quelle jeunesse mouvementée ! Euh, le clan des 7, c'est quoi?

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  2. Voici ce qu'en dit Wikipédia "Le Clan des Sept (The Secret Seven dans les éditions originales britanniques) est une série de quinze romans policiers pour la jeunesse écrits par Enid Blyton, publiés entre 1949 et 1963"
    Encore elle !! Je conseille aux enfants "le clan des sept à la grange aux loups". Superbe couverture aussi!

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