dimanche 28 septembre 2014

Kit de survie d'un homme-orchestre

Un otage décapité, le terrorisme - horrifiant - Un petit lapin blanc !
La guerre à nos portes - terrifiant - une colombe !
L'épidémie Ebola - Angoissant - un doudou !
Le climat qui se déglingue - affolant- la douceur du vent !
Quinze ans de boîte :"on ne sait pas ce qu'on va faire de vous." - humiliant - sifflet de carnaval et serpentin !
Les impôts explosent - décourageant - un arbre plein de fruits !
La famille dispersée - désolant - une table des amis et du bruit !
Un secrétaire d'Etat mauvais payeur - révoltant - un arc-en-ciel au milieu du jardin ! ...
Ciel bleu, sucettes géantes, monstre gentil, serpentins, cravate géante, petite souris qui parle, comptine, 1,2,3 soleil, gâteau rose, blédine...
La liste est longue mais, ça ne vous aura pas échappé, le monde ne va pas fort et il faut avoir le cœur bien accroché pour se pencher à son chevet et avoir encore envie de le sauver. De quelque côté qu'on se tourne ce n'est que grisaille et pessimisme. Alors on a tous nos méthodes pour faire face à la morosité ambiante. Certains se noient dans les paradis artificiels, d'autres dans la luxure, les achats compulsifs, le bénévolat ou tout ça à la fois.
Moi ce qui me convient le mieux c'est quand même le refuge de mon imaginaire (il paraît que c'est le moins nocif.... À condition de savoir en revenir sinon c'est Sainte Anne !!). 
Je suis atteint de ce que j'appelle "le syndrome de l'homme-orchestre". Peut-être vous souvenez-vous de Rémy Bricka, le plus célèbre des hommes-orchestre ? Il a enchanté nos émissions enfantines dans les années 70-80. Magicien, musicien et poète ce petit homme en blanc jouait des cymbales et de la grosse caisse entouré de colombes et de lapins blancs, un sourire radieux sur le visage, poursuivi par une éternelle pluie de confettis. Un simplet diront les uns, un passionné diront les autres, un artiste, peut-être, tout simplement, saltimbanque jusqu'au plus profond de son âme, vendeur de rêves. 

Rémy Bricka
Eh bien Rémy Bricka est mon homme-orchestre, ma sauvegarde contre le monde et ce qu'il a de plus moche. Il arrive sans crier gare dans mon esprit dans les moments les plus difficiles. Il donne un bon coup de cymbale et hop, c'est parti, je m'extrais de mon corps et je le suis sur ce chemin tout blanc comme Dorothy suit l'épouvantail décérébré sur la route de briques jaunes. Ne reste plus que mon corps désincarné qui continue de sourire et d'affronter un ami mourant, un client agressif, un quotidien tourbillonnant, une actualité sclérosante. J'ai cette capacité à me détacher du réel et à partir à la recherche de sentiments positifs, d'éléments de pureté qui, une fois mon panier rempli, vont me permettre de remettre en fonction le physique et d'affronter (ou pas !) la dure réalité.
Déconcertant, dites-vous ? Oui, pour mes proches très probablement. Mais ce petit garçon qui lâche la main de l'adulte que je suis pour suivre l'homme-orchestre revient toujours pour me la reprendre et m'inviter à avancer. Son énergie à ce gosse est phénoménale.
Il m'a emmené récemment à la fête des 40 ans de Casimir et j'ai récolté plein d'indices pour terminer ma carte d'accès à l'île. Je la trouverai un jour, je la trouverai cette putain d'île !


Même si le monstre orange et l'homme orchestre blanc viennent encore me visiter le mécanisme s'est accentué depuis que j'ai créé mon propre univers : celui des M and P´s. Ma table d'écriture reçoit mes visites de plus en plus régulièrement car je dois finir mon histoire pour que vous m'y rejoignez mais aussi car c'est un réel plaisir de m'y retrouver... et d'échapper à ici. 
Là-bas tout est maîtrisable même si tout n'est pas rassurant (y'a quand même des mystères et des drames à résoudre pour la bande). 
Alors pour mon entourage, c'est pas toujours facile quand à la question : "Comment on va faire pour payer les impôts ?", je réponds : "Comment je pourrai faire pour introduire un tamanoir dans le cirque ?", ou quand, inquiet, on me dit : " Ouh la, ça n'a pas l'air d'aller, tu as eu une dure journée ?", je réponds : "Non, ça va pas fort, j'ai fait mourir un de mes personnages aujourd'hui." 
J'avoue, je me suis échappé un peu de vous ces derniers temps et c'est pas bien, même si c'était nécessaire. Il y a ces heures passées à laisser mon crayon courir sur le papier, ces heures de remise au propre à taper sur ma tablette "Le clown ne rit plus" pour vous le rendre lisible, et puis ces heures à imaginer l'articulation du prochain chapitre, sa logique, ses écueils, ses personnages, ses dialogues, ses rebondissements et sa chute.
Ma vie fictive et ma vie réelle s'enchaînent tel le va et vient d'un yo-yo perpétuel me laissant quelque fois un agréable tournis ou une nausée malvenue. 



Mais j'ai trouvé un sens à ma vie : vous procurer du rêve, du divertissement. Alors tout me devient plus supportable grâce à vous lecteurs qui, je sais, me lirez à un moment donné et vous échapperez un instant de la grisaille ambiante.
Et je me rappelle ce qu'un jour enfant je me suis dit :
"C'est décidé, quand je serai grand, je veux être homme-orchestre ou Monstre Orange... Au choix !"


lundi 1 septembre 2014

Des vacances studieuses

Ce qui est bien avec un été comme celui-là, c’est qu’il y a plein de journées où il n’y a qu’une chose à faire : rester au chaud avec un bon bouquin ou quelques vieux classiques à savourer en écran HD … ou poursuivre l’écriture de son bouquin en cours.
Grâce aux aventures des M and P’s et leur nouvelle enquête sur « Le clown ne rit plus », j’ai passé un été caniculaire. Caniculaire car dans cette aventure qui se déroule fin juin – début juillet, Barroy fond sous le soleil (et ses personnages avec) et borde allègrement les 35 °.
J’ai donc enrichi cette nouvelle histoire de cinq chapitres supplémentaires. Je m’achemine vers le dernier tiers qui devrait correspondre au dénouement de l’enquête et à la révélation du coupable.
Caniculaire aussi parce que j’ai beaucoup transpiré sur l’intrigue et certaines scènes qui m’ont donné du fil à retordre. Je me suis particulièrement amusé à brouiller les pistes et à vous concocter une fin hollywoodienne…
Dans ce nouveau tome, j’ai beaucoup travaillé aussi sur les personnages et leur caractère. Aussi, il me semble que Martinou, Poucy, Mirliton et Pirouly devraient prendre plus d’épaisseur (ce qui avait été suggéré par certains d’entre vous).
Cet exercice était vraiment intéressant. Je me suis aussi essayé à quelques ruptures narratives qui devraient accentuer le suspens.
Bref je continue à apprendre ce dur métier d’écrivain et c’est passionnant.

Autre étape passionnante : Je participe à une exposition d’artistes locaux le second week-end de novembre à laquelle je vous convie tous, naturellement. L’entrée est libre. Cela a lieu dans mon village natal Liancourt Saint pierre et ça m’émeut tout particulièrement car j’ai beaucoup d’affection pour ce village et ses habitants. C’est bien pour ça que le village des M and P’s s’inspire directement de lui.
J’y présenterai mes deux premiers livres « Le tombeau des moines » et « Mes semelles de vent – recueil de textes ». Ce sera l’occasion de nouvelles rencontres et d’échanges avec d’autres artistes, une opportunité pour un auteur qui est souvent seul face à sa feuille blanche.

Première sortie donc pour les M and P’s qui en inaugure beaucoup d'autres j'espère.