mercredi 26 juin 2013

Partie 7 LA NAISSANCE DE MARTINOU ET PIROULY

Recentrons un peu les choses sur mes personnages car, après tout, il s'agit de leur blog.
Donc, après le mini-buzz créé par ma video (record de consultation du blog et de ma page Facebook) revenons vers ma passion artistique présente. Ceux qui ont déjà lu "le tombeau des moines" apprécieront et cela donnera peut-être envie à d'autres de le découvrir ;-),
Entre 20 et 25  ans on se cherche et après la comédie et la musique, je me tournai vers les plaisirs plus solitaires de l'écriture...


LA NAISSANCE DE MARTINOU ET PIROULY


Tout le monde il est pas beau et tout le monde il est pas gentil ! La vie parisienne se charge vite de vous l'apprendre. Il arrive un moment où la réalité des choses vous rattrape et il faut survivre, et surtout manger.
Après une seconde mélodie qu'un musicien de rencontre m'offre gracieusement sur un de mes textes appelé "La ballade de Burt", jolie composition pleine d'harmonica et de violons, à laquelle j'ai activement participé guidant tout le long le compositeur sur les accords souhaités, je décide de me concentrer sur ma vie professionnelle et je passe à temps plein afin de stabiliser ma vie. La comédie et la chanson c'est bien jolie mais ça n'apporte pas un sou vaillant.
L'envie d'écrire est toujours là, moyen de s'évader par ses propres moyens. Je passe aussi une partie de mes week-end et vacances à lire des romans (je m'enfourne les vingt tomes des Rougon Macquart en un petit peu plus d'un an) et à écrire des nouvelles. 
Ces nouvelles ont pour héros une jeune fille de 12 ans et un petit garçon de 10 ans :
Martinou et Pirouly.  

Maintenant que vous avez lu ce qui précède, vous pouvez imaginer comment l'un et l'autre arrivent dans ma vie. Provincial exilé dans la capitale, déçu par mes échecs artistiques, éloigné de mes anciennes amitiés et de la famille, je ressens le besoin de recréer un univers sécurisant. Quoi de mieux que de ressusciter une merveilleuse enfance où solidarité, partage, confiance et amitié étaient des valeurs sûres? Blotti dans mon appartement parisien du 4ème arrondissement, je retrouve les odeurs, les paysages de ma campagne natale et je  me ressource et m'oxygène au fil des lignes que je noircis.


Martinou c'est la synthèse de deux personnages féminins déterminant dans ma vie: Martine ma cousine et Myriam mon ami d'enfance et voisine, toutes deux à l'intelligence affûtée, au caractère vif, affirmé et volontaire avec ce qu'il faut de coquetterie.
Pirouly, c'est moi (tiens ça me rappelle un auteur !) ou du moins l'enfant que je fus à l'âge du personnage. D'où la narration à la première personne (très compliquée la narration à la première personne, promis je ne recommencerais plus; cela limite trop la dimension de l'histoire et le point de vue) !
Poucy, c'est Poucy. Rien à changer car mon ami d'enfance avait un caractère digne d'un personnage de roman haut en couleur, sportive, grande gueule, redresseuse de tort, aimant les chevaux, les chiens et les ballades à vélo, assez garçon manqué pour se rouler dans la boue avec le premier qui lui cherchait des poux.
Mirlition réunit les personnalités de Marie-Christine et la petite fille à Crevette, une jeune fille qui venait occasionnellement chez sa grand-mère, surnommée Crevette. Impossible de me rappeler de son prénom mais je me souviens en revanche de son originalité vestimentaire et de son air éthéré qui la plaçait au-dessus des gens et des événements. Un peu rêveuse, un peu lunaire, elle était naturellement, la cible de nos quolibets et réagissait toujours de manière très surprenante et jamais de la même façon. Elle essaya ainsi l'hystérie, l'arrogance, l'ignorance, le dialogue, la douceur... Quant au coté suiveur et gaffeur de Mirliton, c'est Marie-Christine tout craché, ma seconde cousine qui a accompagné mes jeunes années. 



Je pourrais continuer l'énumération des personnages et ceux qui me les ont inspiré, mais ça n'a que peu d'intérêt, étant donné que les personnes ayant traversé ma vie ne vous ont pas toutes été présentées dans ce qui précède.  
Je préciserais juste que Barroy est une version romancée de Liancourt Saint Pierre, petit village du Vexin français dans lequel j'ai grandi. Liancourt (à ne pas confondre avec Liancourt Rantigny !! combien de voyageurs égarés avons-nous dû détromper  et remettre sur le bon chemin en leur arrachant un cri de désespoir puisqu'il leur restait encore 75 kilomètres à faire pour être arrivé à bon port) se situe à 15 kilomètres de Gisors (27) et son château médiéval sur lequel Richard Cœur de lion plantât son drapeau.

Si j'ai gardé la topographie générale Liancourtoise, j'ai, en revanche, modifié la disposition des rues pour faciliter mon intrigue et la logique de déplacement de mes personnages. J'ai surtout tenté d'en transmettre l'ambiance et l'esprit.  
Pourquoi Barroy ? Eh bien, là-aussi, cela servait  mon intrigue dont l'origine se situe au temps de la première croisade. Il se trouve que, du même coup, cela rendait hommage à une aimable grand-mère dont c'était le nom de famille, que nous visitions régulièrement, Stève, Myriam et moi, une des dernières personnes nées au XIXème siècle, encore en vie à ce moment là. 

Liancourt Saint Pierre dans les années soixante dix était encore un village très rural et la plupart des familles qui y résidaient, en étaient originaires. Il y avait une école primaire, une boulangerie, une boucherie, une épicerie , un bar, un bureau de poste, un maréchal ferrant, et pas moins de 10 fermes agricoles ou d'élevage. Il n'était pas rare de voir les troupeaux de vaches traverser le village pour changer de pâture. Le village était très animé. Ses habitants prenaient le temps de discuter sur le bord de la route pour s'enquérir des nouvelles de la famille tout en se rendant chez les artisans locaux. Il y avait des grandes figures dans tous ces personnages croisés la baguette sous le bras ou le panier en osier au bout des mains, et j'étais la mascotte de la plupart d'entre eux, apprécié pour ma langue bien pendue et mon sens du service. 
On était dans les années 70, mais quelque chose dans ce village s'était figé dans les années 50. Les gens supportaient à l'époque que les routes soient  sales et chaotiques, que les coqs chantent dès potron-minet , que les chiens déambulent seuls dans les rues et que les personnes  aient des tempéraments pleins d'aspérités. Aussi, certaines de ces figures marquantes se retrouvent dans les aventures de Martinou et Pirouly. Mais comme on prévient toujours dans les fictions: "Toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé est purement fortuite." 



Comme j'ai nourri ma personnalité de toutes les rencontres faites au cour de ma vie et de toutes mes expériences vécues, ma narration se nourrit de mes souvenirs et les transforme, les complète, les réinvente. Aussi  Martinou et Pirouly sont-ils des personnages de fiction évoluant dans leur propre univers et ne faisant que s'inspirer de mon enfance. Ce n'est pas une autobiographie. J'étais beaucoup plus froussard que Pirouly !!
Heureusement car je ne crois pas que mes parents auraient vécu aussi sereinement que les parents de Pirouly  ce côté aventurier !
 

2 commentaires:

  1. Très bel article, bravo!Moi qui pensais que tes personnages étaient tous calqués sur des personnes réelles, et bien non, il y a des hybrides...

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    1. Comme quoi sans le savoir j'ai introduit une dose de science fiction dans mon roman !!! Mais il y a aussi des personnages complètement fidèles aux vraies personnes: Dédé le cantonnier !!

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