vendredi 21 juin 2013

Partie 6 un détour par l'expérience de parolier et interprète de chansons

C'est la fête de la musique aujourd'hui, et ça tombe bien car c'est l'occasion de vous raconter mon expérience de parolier et interprète de chansons qui fut un petit détour sur mon chemin d'auteur. Et attention, un collector dans ce nouveau message, la chanson et le CD parus sous le pseudonyme de Teddy Herté (on ne ricane pas !), texte et interprétation de votre serviteur et composition musicale de Gérard Cohen du Studio Fruits et Légumes (non, non, je vous raconte pas de salades ;-)

Mon chemin jusqu'à l'écriture de Martinou et Pirouly

Un détour par l'expérience de parolier et interprète de chansons (partie 6) 
Malgré toutes les prédictions malveillantes de certains aigris, après ma terminale, je trouvai un emploi dès la rentrée dans le domaine de l'accueil. Mais j'étais surtout monté à la capitale pour devenir comédien. J'aspirai à rejoindre ma copine KB qui s'était inscrite au couteux cours Florent. La première année parisienne j'alternai travail à temps partiel et castings. J'accompagnai aussi en spectateur libre KB au cours Florent, mais j'avoue que l'ambiance rive gauche me bloqua et j'envisageai ces élèves et ces cours avec un oeil très critique. Où était l'ambiance bon enfant de nos cours amateurs? J'étais décidément fait pour l'autodidaxie. 

Ce fut une période où je me réfugiai dans l'écriture qui était un baume sur la blessure de mes ambitions déçues. J'écrivis beaucoup de textes courts avec le bon espoir d'en faire des chansons, mais, bien qu'ayant une bonne oreille musicale, je ne savais jouer d'aucun instrument. Il me fallut donc trouver un musicien.
Dans la boite où je bossais comme agent d'accueil, je rencontrai un bassiste et lui parlai de mes prétentions d'auteur. De dix ans mon ainé, il me prit sous son aile et me proposa de venir voir jouer son groupe, de faire des essais au chant, puisqu'ils cherchaient un chanteur, et de proposer un de mes textes pour qu'ils étudient la possibilité d'une collaboration, puisqu'ils cherchaient aussi un auteur.
C'est ainsi que je me retrouvai un soir à faire des vocalises et du "yaourt " dans une cave de la rue Faidherbe dans le 11ème arrondissement, perdu au milieu des cuivres, de la basse, de la guitare électrique, du saxophone et de la batterie, chacun jouant de son instrument sans trop 
 se préoccuper de s'accorder aux autres, le tout agrémenté d'effets larsen assourdissants. Ce fut une expérience très étrange. Sans compter que le groupe était plutôt rock alors que le chanteur, que je prétendais être, était plutôt variété.
Imaginez un duo Etienne Daho et Iron Maïden...!!! Après deux séances nous décidâmes de ne pas donner suite. Je retournai donc au plaisir solitaire de l'écriture. Je chantai toutefois chaque fois que je le pouvais sous ma douche ;-)
Je ne renonçai pas pour autant à proposer mes textes à des musiciens.
La même année, je fus pris en charge par une agence artistique. Jeune novice, je me retrouvai face à un agent artistique à la gourmette en or et aux lunettes de soleil sur le nez alors que son bureau était aveugle (cela aurait dû me mette la puce à l'oreille !!) avec sur le mur du fond une flopée de disques d'or allant de Marie Myriam, à Véronique Rivière (là aussi...!!!). 


Il fit une lecture de mes textes et les trouva "intéressants", mais insista sur le fait qu'il ne pouvait les proposer bruts à un artiste. Il fallait faire un choix et en mettre un en musique, afin d'y apposer une voix témoin qui servirait à la maquette et, de là, pourrait être adressée aux artistes. Il me demanda si je chantais et comme je répondis sans aucune modestie par l'affirmative, il me proposa une démonstration  sur la bande musicale de "On dirait le sud" dont je ne connaissais que le refrain. Il ne fut pas très exigeant car cela lui parut convaincant.
Il prit rendez-vous sous mes yeux avec le compositeur  Alain Cohen pour un rendez-vous au studio "fruits et légumes", près de Gambetta, afin de choisir le texte à adapter et le style de musique. Bien sûr il me remit une facture comportant les tarifs de la location du studio, le salaire du compositeur et les frais de présentation de la chanson dans une compil de l'agence adressée aux radios et au Midem de Cannes.
Le texte choisi fut This useles life ("sept vies inutiles"), texte très noir que n'aurait pas renié Jean-Louis Murat ou Mylène Farmer. Une semaine plus tard, je reçus la maquette avec la bande musicale sur la face A et la voix témoin sur la face B. Trop fier qu'un de mes textes prenne vie, je fus séduit dès les premiers accords musicaux très synthé (nous sommes en 91 apogée du son synthé). 



Dans toute cette histoire, le seul plaisir que j'en retirai, ce fut cet instant magique où je me retrouvai dans la cabine d'enregistrement avec casque et micro professionnel, découvrant les miracles du multi-pistes et des effets de voix ou mixage. J'étais pourtant gavé de miel suite à un excès de répétition qui m'avait donné un mal de gorge de mauvais augure, mais la voix fut parfaite et au bout de deux prises, la chanson était dans la boîte.

Bien entendu tout cela était une énorme escroquerie et il n'y eut pas d'envoi aux radios ni davantage de représentation au midem cannois.
De plus, mon agent ayant quitté l'agence entre temps, il me proposa de me représenter directement, chose que son contrat lui interdisait en cas de démission.
Je me retrouvai à faire des photos pour un book, de la figuration dans l'émission "la chance aux chansons" (mon Dieu pardonnez moi !!), mais aussi à témoigner dans un procès où j'aurais dû être le plaignant, puisque l'agence, découvrant qu'il m'avait débauché ainsi que d'autres apprentis artistes, le traîna en justice.
Je parvins toutefois à récupérer un quart de la somme versée à force de pugnacité et de menaces. Un souvenir doux amer donc...
Me reste le CD de "This useless life" tiré à 20 exemplaires. Ça fait cher le CD mais une petite fierté dans ma CDthèque !!! 
Et je me consolai une fois de plus dans l'écriture, mais décidai d'abandonner peu à peu le format texte pour un format plus ambitieux : les nouvelles policières.
C'est là que Martinou et Pirouly entrent en scène, en 1994.

3 commentaires:

  1. Voici un gentil message de Brendamyra reçu sur ma boîte mail:
    "Hello Thierry,

    Wow....que de talents cachés- c'est super; on apprend à te connaitre petit à petit et c'est que du plaisir !!

    Bonne fête de la Musique - Bon week-end

    Brendamyra "

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  2. Réponses
    1. Et un traumatisme majeur: un tournage avec Pascal Sevran !!!! Le truc qui fait changer de direction à coup sur...

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