dimanche 4 mai 2014

La force de l'illustration

Aujourd'hui j'ai reçu la seconde ébauche de la couverture destinée à mon recueil de textes à paraître le 1er juin.
Comme toujours, j'ai été bluffé par le coup de crayon de maître Laurent B. qui a illuminé ma journée (même si, je l'avoue, je lui ai déjà demandé d'apporter des modifications, non pas que le résultat ne me plaise pas mais plutôt parce que je souhaite que cela colle exactement à ce que j'ai en tête ; heureusement Lolo ne m'en tient pas rigueur, lui-même artiste et perfectionniste).
Alors j'ai trouvé que c'était l'occasion de rendre hommage aux illustrateurs qui sont souvent pour beaucoup dans le succès de certains livres destinés à la jeunesse, et de vous présenter ceux que j'aime le plus dans le prochain article.


J'aimerais d'abord essayer de définir ce que représentent pour moi les illustrateurs.
Quand j'ai tenté une carrière de chanteur, j'étais bien embarrassé parce qu'il me fallait un musicien (voire plusieurs !!). Je me suis essayé aux scénarios de bd mais il me fallait un dessinateur. Bref, toujours besoin d'un complément pour réaliser mon projet. 
Faux obstacle ? Stratégie de l'échec ? Allez savoir.
Puis je me suis mis à écrire les aventures des M and P´s et je me suis dit "Au moins là, besoin de personne pour créer mon histoire ! ".
Jusqu'à ce que j'ai l'opportunité de sortir "le tombeau des moines " et que surgisse cette nécessité de lui donner une couverture. 
Alors certes, j'aurais pu me contenter de mettre une image montée, moi qui sais bien utiliser Photoshop, ou réaliser un dessin approximatif (mon coup de crayon n'est pas très mature) mais je voulais une image créée spécialement pour le livre et surtout j'avais une image très précise en tête de ma couverture. Et puis, à chacun son métier comme dit l'adage.
Et me revoilà revenu au dilemme de départ : il me faut un partenaire.
Laurent B. est un ami depuis plus de dix ans maintenant et, un jour qu'on refaisait le monde, il m'avait confié qu'être dessinateur dans un grand studio de production de dessins animés lui aurait bien plu. À l'époque j'avais déjà en tête un projet de Bd mais n'ai pas osé lui en parler puisqu'on se connaissait de trop fraîche date. Cette petite phrase m'est tout naturellement revenue lorsqu'il m'a fallu donner corps au "tombeau". 
Je connaissais son coup de crayon, sa sensibilité, son intelligence et c'était comme une évidence. Vous savez comme quand on cherche l'amour et qu'on rencontre la personne de sa vie. Un coup de foudre artistique. C'était lui qu'il me fallait.
Alors je lui ai proposé et il a dit "oui" à l'aventure. Une demande en mariage m'aurait fait moins plaisir.
Pour cette première couverture, nous avions travaillé une version chacun de notre côté. Quand on regarde les deux versions on peut s'étonner du positionnement des personnages et de la mise scène étrangement proches d'une version à l'autre sans qu'on se soit montré nos ébauches.
Le résultat m'a d'autant plus étonné que tout a été réalisé à la palette graphique. J'adore son sens des couleurs et du mouvement. 
C'est comme si nous avions fait un joli bébé qui tiendrait de moi pour le caractère et de lui pour le physique.
L'illustrateur fait un peu le même travail que le concepteur de bande annonce pour un film. Il doit donner envie de prendre le livre, donner le ton du livre, l'ambiance. Il donne de l'épaisseur, du relief aux mots.
Et je trouve qu'il a bien rempli sa mission. Il a donné la force qu'il fallait à mon premier livre.
Il a donné vie à mon rêve et ça c'est un très joli cadeau.

Outre le résultat de son travail, j'ai par-dessus tout apprécié le processus de collaboration et les échanges que nous avons eu à cette occasion. Un projet créateur de lien. 
Et j'ai réalisé que ma recherche effréné d'un binôme artistique était tout simplement le besoin d'échanger, de partager une aventure. C'est tellement mieux que seul, surtout quand on a la chance d'être sur la même longueur d'ondes et d'apprécier l'autre.
J'ai tellement aimé que je veux recommencer. Mon enthousiasme me dépasse et j'aimerai faire ici ma déclaration :
"Oui Laurent, ce n'est pas raisonnable mais je veux encore tout plein de beaux dessins avec toi, des grands, des petits, des doux, des forts, des romantiques. Tu sais, il y a encore des scènes fortes du "tombeau des moines" qui mériteraient que ton crayon les mette en valeur, et surtout... surtout... Je serai ravi que tu donnes un visage à Martinou, à Pirouly, à Poucy et à Mirliton. 
C'est une grosse responsabilité, je sais, mais à la hauteur de la confiance que j'ai en toi. Je ne dirai pas que j'irai les yeux fermés car tu sais que mon œil acéré et exigeant reste toujours grand ouvert mais je suis certain que tu relèverais le défi avec classe."

Alors tous à vos "like" pour le travail de Laurent B., passé, présent et futur. 
Et je fais le vœux qu'il prenne un peu plus de temps pour ses propres projets de dessins dont un dont il m'a parlé. Magnifique dessin poétique et lyrique, une fresque !
 Je serai le premier à en faire la promo, et à me déplacer pour une première exposition. 
Prends confiance en toi mon petit Jedï et assume ton talent.

Prochain article : Illustres illustrateurs de Gustave Doré à Jean Sidobre ( mais aussi Léon Benett, Maurice Leloir, Pierre Joubert, Jeanne Hives)

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