De mon éveil à la lecture jusqu'à l'écriture de Martinou et Pirouly
Une passion pour ma bande et le Club des Cinq (partie 3)
A sept ans, je
fis LA découverte du "Club des Cinq" d'Enid Blyton (auteur aussi de
Oui-Oui). Le premier que j'eus en main fut "le Club des Cinq aux sports
d'hiver", très dépaysant pour un enfant du plateau Picard qui n'a jamais
vu la montagne. Et l'aventure était au rendez-vous !
Il se trouve que
le phénomène d'identification fonctionne à plein régime puisque, à cette époque,
ma cousine Martine grandissant et ayant d'autres intérêts que l'éducation d'un
petit cousin pas toujours facile, je me fais ma propre bande de quatre copains et
copines.
Je découvre donc
assez jeune la griserie de la vie de groupe et des nouveaux horizons où
l'aventure est au bout du chemin.
Mes amis
d'enfance et voisins, Stève et Myriam, forment avec moi un trio les premières
années, puis mon autre cousine Marie-Christine et son frère Bouboule,
nous rejoignent peu de temps après,
et enfin Poucy / Francine au cours des années d'adolescence, vient
compléter le noyau dur de la bande.
Je dois dire
qu'à l'époque, les faits divers sont loin d'être aussi inquiétants
qu'aujourd'hui, et nos parents, sans être permissifs, nous laissent nous
aventurer sans craintes excessives.
Mon père, ayant
lui-même grandi au contact de la nature, sait à quel point le physique et le caractère
des enfants se développent dans ces conditions.
Et, en effet, à
courir à travers champs et à travers bois, explorant la moindre grange
abandonnée, construisant des cabanes avec des branchages, dressant des ponts de
fortune au-dessus des rivières, explorant à vélo les limites de notre contrée,
bras, cuisses et mollets s'affermissent en même temps que le caractère se
forge. L'autonomie se développe, elle aussi, naturellement.
J'y
développerais très certainement mon problème d'allergie à la poussière...
Qu'il pleuve,
qu'il vente , qu'il neige, nous nous retrouvions invariablement aux
"pépites" et, de là, explorions la région sur un rayon allant jusqu'à
vingt kilomètres les jours de beau temps.
Randonnées, vélo, jeux de pistes,
cross, chasse aux escargots, cueillette de fleurs ou de noisettes selon la
saison... Nous étions partout.
Il nous est
arrivé plus d'une fois de ne pas être au bon endroit au bon moment, explorant
des endroits interdits, surprenant des secrets inavouables, ce qui n'attire pas
toujours la sympathie de certaines personnes.
Nous eûmes
quelques belles frayeurs:
nous fûmes
poursuivis par des bûcherons dont nous avions un peu trop approchés les
affaires personnelles, par des agriculteurs qui nous débusquaient des hangars à
paille, par un taureau, et une autre fois un bouc, qui n'appréciaient pas de
nous voir sur leur pâturage, Marie-Christine échappa à la foudre, Bouboule
faillit se noyer en s'ouvrant le pied sur un fil barbelé enfoui dans le lit
d'une rivière, sans compter une fièvre délirante qui me saisit alors que nous
étions à deux kilomètres du village avec pour seul accès un chemin impraticable
pour les secours, ou encore un peuplier qui, en s'écroulant, tomba un jour de
tempête à cinquante centimètres de Myriam, sans compter les situations extrêmes
dans lesquelles Stève avait plaisir à se mettre...
Des frayeurs,
mais des souvenirs forts. L'apprentissage
de la vie a commencé là pour chacun de nous.
Je ne jurerais
pas que nous ne cherchions pas un peu les ennuis. Il fallait qu'il nous arrive
quelque chose à raconter à la rentrée, nous qui étions parmi les enfants sans
accès aux grands départs en vacances. Nous devions créer le dépaysement.
Je me souviens
que nous avions même tenté de baptiser notre groupe, mais ce fut le statu quo quant
à la dénomination finale et nous restâmes sans nom.
On comprend
quelle influence mes lectures pouvaient avoir sur l'organisation de nos
vacances... A moins que ce ne soit le contraire ?
Comme pour Oui-Oui, je fus pris d'une frénésie de lecture pour ces aventures. Je "tannais" ma mère à chaque fois que nous passions au rayon librairie du Prisunic pour avoir un nouveau tome des famous five. Là aussi je fis une petite entorse à la règle en lisant "Le clan des sept", pour varier un peu, comme disait maman. Mais je n'adhérai pas totalement.
et ben, quelle jeunesse mouvementée ! Euh, le clan des 7, c'est quoi?
RépondreSupprimerVoici ce qu'en dit Wikipédia "Le Clan des Sept (The Secret Seven dans les éditions originales britanniques) est une série de quinze romans policiers pour la jeunesse écrits par Enid Blyton, publiés entre 1949 et 1963"
RépondreSupprimerEncore elle !! Je conseille aux enfants "le clan des sept à la grange aux loups". Superbe couverture aussi!